Сочинения. Том 3

Тарле Евгений Викторович

Приложения

 

 

Всюду соблюдено правописание подлинных рукописей.

 

I

Нац. арх.

F12 616–617. 1803 г.

A Napoléon Bonaparte, Premier Consul de la République française et Président la République italienne.

La Chambre de Commerce de la Ville de la Bruxelles.

Citoyen premier Consul et Président.

Nous prenons la respectueuse liberté de vous présenter une réclamation qui nous a été adressée par les fabricans de toiles peintes et imprimées de notre place; ladite réclamation tendante à obtenir la continuation d’entrée en exemption de certificats d’origine, des toiles de coton blanches des Indes, destinées à l’impression.

En vous transmettant cette demande, citoyen premier Consul, et en l’appuïant près de vous, de toutes nos forces, nous remplissons à la fois des devoirs bien sacrés envers nos concitoyens et envers le gouvernement de la République: envers nos concitoyens, puisque nous réclamons pour la subsistance de plus de 50.000 individus de ce païs, qui sont menacés de se trouver réduits au désespoir et à la misère; envers le gouvernement, parceque le principal but de notre institution est de lui faire conoitre les causes, qui arrêtent le progrès du Commerce, ou nuisent à la prospérité des manufactures nationales.

Sous ce rapport rien ne peut être plus digne de votre attention.

Les imprimeries de coton de nos départements, celles du Haut-Rhin, de Seine et Oise et autres de l’intérieur sont parvenues depuis quelques années, au point de rivaliser, de surpasser même en quelques articles, les manufactures du même genre établies en Suisse et en Angleterre; elles exportent une partie de leurs produits à l’étranger et en fournissent une grande quantité dans l’Intérieur; Elles occupent dans la cidevant Belgique seule plus de 15.000 ouvriers, et entretiennent conséquemment plus de 50 mille individus en comptant les femmes et les enfants, partout elles payent de gros salaires, et font vivre dans l’aisance un grand nombre de personnes.

Cependant il est impossible que ces manufactures continuent leur fabrication à moins qu’on ne leur assure les moyens de se procurer les matières essentiellement premières, dont elles commencent déjà à éprouver une grande pénurie. Or si le gouvernement n’exempte pas les toiles de coton blanches des Indes destinées à l’impression, des formalités requises par l’arrêté du 1-er Messidor il est certain que bientôt nous en serons entièrement privés, et qu’ainsi nos imprimeries tomberont dans un état de stagnation complette.

Il n’est pas difficile à calculer Citoyen premier Consul! combien les suites d’un pareil événement, seroient désastreuses pour notre païs, puisqu’outre les préjudices qu’il feroit éprouver au fabricant, il priveroit plusieurs milliers d’individus de tout moyen d’existence, ou les forceroit au moins à en chercher ailleurs; de sorte que nous perdrions en peu de temps et nos débouchés à l’étranger et les moyens de rétablir nos fabriques, pendant que les revenus publics éprouveroient une diminution sensible et proportionnée, pour le département des Rouanes à la somme considérable que produisoient annuellement les droits d’entrée sur les articles en question.

Nous osons donc vous supplier, au nom du bien public, citoyen premier Consul, de vouloir bien rendre aux toiles de coton blanches des Indes, destinées à l’impression, l’exemption de représentation de certificat d’origine, de laquelle elles jouissoient en vertu des loix des 19 pluviôse an 5 et 9 floréal an 7. Cette mesure est indispensable au maintien des fabriques et à la prospérité du commerce national; nous avons droit d‘en attendre ce bienfait du Génie Restaurateur de la France et de ses sources de prospérités.

Salut et profond respect

Vice présidt Romberg secrétaire.

 

II

Архив Лионской торговой палаты 1805 г.

Procès-Verbaux des délibérations, 1802–1815, 82–83

Протокол заседания 20 фримера XIII года (1806)

Доклад комиссии, рассматривавшей станок Жаккара

Les avantages que peut procurer à la manufacture d’étoffes de soie la nouvelle mécanique de M. Jacquard ont été justement appréciés par les fabricants que vous avez invités à en faire l’examen hier en notre présence. Ce nouveau métier réunit dans sa simplicité, l’économie, l’exactitude et la régularité de la fabrication; il peut être regardé comme le point de perfection le plus exact du mécanisme des étoffes façonnées et brochées… La chambre de commerce, sentinelle vigilante sans cesse occupeé de trouver les moyens de faire fructifier le commerce et les manufactures, se plait à accorder le témoignage le plus flatteur et le plus authentique à des découvertes utiles, et le travail de M. Jacquard en est digne à tous égards, mais là se borne toute sa puissance, — n’ayant aucuns fonds à sa disposition, n’ayant aucune autorité administrative, ses moyens de récompenser et propager le résultat des travaux des artistes lui manquent absolument.

A посему Комиссия предлагает сначала выдать Жаккару 1200 ливров, если удастся еще один опыт, а затем ходатайствовать пред властями о субсидии и помощи ему.

 

III

Архив Лионской торговой палаты (Июль, 1805 г.)

Proces-Verbaux des délibérations, 135.

Заседание 13 термидора XIII года.

On lit une lettre des messieurs les fabricants chapelliers et une copie du mémoire qu’ils présenteront à Monsieur le commissaire général de police au mois de ventôse; elles ont pour objet d’engager la chambre à faire ce qui dépendra d’elle pour obtenir la prompte publication de l’ordonnance de M. le commissaire général du 11 flor. dernier, sur la police concernant les ouvriers, qui lui est attribuée par la loi du 22 germinal an 11.

Dans l’un et l’autre écrit ils exposent que le licence, l’insubordination régnent parmi les ourviers qu’une coalition, contre les chefs d’ateliers, organisée par quelqu’uns et dont gémissent ceux d’entre eux qui respectent leurs devoirs et qui se trouvent violemment enveloppés par elle tendent évidemment à la ruine de leurs fabriques, si elles n’étaient bientôt réprimées. Le remède qu’ils trouvent à ces maux est la publication de l’ordonnance de M. le commissaire général du 11 floréal; ils la demandent avec les plus vives instances. — Après cette lecture une députation de Mrs les fabricants chapeliers, composée de MM. Chambry, Millbon, Pordon, Buret — est introduite. Chacun d’eux expose alternativement à l’assemblée en termes plus forts encore que ceux employés dans leur lettre…, les maux auxquels sont livrés leurs fabriques par l’insubordination de leurs ouvriers qui ne craignent pas d’abandonner leurs ateliers dans le moment où les commissions pressent; de travailler une heure de moins par jour qu’ils ne doivent, et font la loi pour le prix de leurs journées. Tls la prient de concourir avec eux à la plus prompte publication de l’ordonnance de M. le commissaire général de police.

Торговая палата постановила исполнить желание хозяев и просить полицию о соответствующем распоряжении.

 

IV

Архив Лионской торговой палаты

Procès-Verbaux des délibérations, 93 (1805)

Адрес Наполеону I, поданный при его проезде через Лион

Sire,

A la tête des armées Votre présence fut toujours le présage de la victoire; elle ramène parmi nous le bonheur et de vastes espérances. Nous osons les fonder sur la bienveillance de Votre Majesté, sur le souvenir de nos malheurs et surtout sur l’intérêt qu’ils ont su lui inspirer. Hésiterions-nous à nous y livrer lorsque Votre Majesté a daigné ne pas les éloigner, lorsque d’un seul mot elle peut rendre à la France un commerce annuel de cinquante à soixante millions; et son antique splendeur à une ville infortunée, si longtemps l’objet de la jalousie de nos rivaux? Nos vœux sollicitaient depuis longtemps la même faveur que François I avait accordée à nos pères; il jeta le premier les fondements de la prospérité de notre ville, l’expérience justifia la sagesse de ses vues; il favorisa par toutes sortes de moyens le passage en franchise par Lyon des marchandises étrangères allant à l’étranger. Nos richesses s’accrurent, la vue des magnifiques brocarts fabriqués en Italie nous porta à les imiter. D’abord émules des italiens, bientôt nous ne connûmes plus de concurrents.

Attendions nous moins du héros qui fixât et sut aggrandir les destinées de la France, lorsque reclamant auprès de lui le commerce de nos pères, nous sollicitons la même faveur dont jouissent depuis deux ans nombre de villes maritimes moins à portée que nous d’approvisionner de denrées coloniales et de marchandises de Levant — la Suisse et l’Allemagne?

Négligerions-nous les avantages que nous offrent notre position, nos habitudes et nos relations pour contribuer à la prospérité de la France et à la nôtre? Moins empressés à les faire valoir, nous mériterions se que nous aurions le plus à redouter, le blâme de Votre Majesté elle-même. Loin de nous la crainte de voir ce nouvel établissement affaiblir l’eclat et l’activité de nos manufactures. Un accroissement de population, l’augmentation des fonds circulants sur la place, la reconstruction de nos édifices, l’abord d’un plus grand nombre d’étrangers peuvent-ils nuire à la prospérité de nos manufactures? Peut-on appréhender leur decadence, des causes mêmes qui tendent à les en retirer?

Le demande d’un entrepôt fixe déjà l’attention des maisons étrangères qui nous avoisinent, plusieurs n’attendent que la décision de Votre Majesté pour venir se fixer parmi nous. On peut en citer qui déjà cherchent à prendre des mesures pour leur prochain établissement.

Telles sont, Sire, les principales considérations que la chambre de commerce de Lyon soumet aux lumières de Votre Majesté Impériale, tels sont les vœux qu’elle forme pour le bonheur de ses concitoyens. Heureuse d‘en être un instant l’organe auprès de Votre Majesté, elle apprécie encore plus l’honneur de vous offrir l’hommage du profond respect avec lequel nous sommes.

Der Votre Majesté les très humbles et très fidèles sujets.

 

V

(17 февраля 1806 г.)

Considérations à l’appui du mémoire présenté à Sa Majesté l’Empereur par les fileurs et tisseurs du Département du Rhône et par les fileurs et tisseurs du Département de la Drôme.

Lorsque l’art de la filature étoit dans l’enfance parmi nous, lorsque un préjugé mal entendu s’opposoit à la propagation des moyens industriels qui en diminuant les fraix de main d’œuvre donnoient une grande perfection au travail; ont étoit forcé d’avoir recours au commerce de l’Inde pour se procurer les toilles de coton nécéssaires à la consommation de nos manufactures d’indiennes;

Ce commerce faisoit sortir annuellement de France des sommes considérables en argent qui ne renlroient plus oû au moins qu’en très petite-partie, puisque les objets d’exportation se reduisoient à peu de chose;

Il est vrai que la compagnie oû des négociants français faisoient par cette importation des bénéfices qui diminuoient d’autant la somme des espèces exportées outre que c’étoit une école pour notre marine; les établissements que nous avions sur la côte de Coromandel et de Malabar offroient de grandes ressources pour le commerce de la Chine es du Japon;

Mais à présent que nos établissements dans cette partie du globe n’existent plus; à présent que les anglais ont mis en leur pouvoir toute la presqne’ile de l’Inde; nous n’avons plus de compagnie, ni commerçants fiançais qui puissent faire ce commerce directement, et c’est des anglais seuls que nous pouvons nous procurer les toiles de coton qui se consomment chez nous, pour lesquelles seulement nous leurs payons la somme annuelle de 70 à 80 millions!!!

Pour nous exonerer d’un si enorme tribut, il fallut recourir à l’établissement des filatures et tissures sur notre propre sol; et depuis quelques années que le gouvernement, par des sages réglemens, et la prohibition sur certaint objets fabriqués, tels que basins, piquets velours etc. les avait encouragés, ont avait vu s’éléver des fabriques dans ce genre dans toutes les parties de la France.

Le gouvernement Anglais n’a pu voir ces établissements de sang froid; avec le commerce exclusif en Europe des cotons filés et de leurs tissus, l’Angleterre gagne annuellement de sommes énormes et soutire tout l’argent du continent, qui sert ensuite à corrompre les ministres des diverses puissances et à entretenir la guerre et la discorde; ensorte qu’en dernier résultat c’est nous qui fournissons une partie des subsides qu’elle accorde aux puissances qui nous font la guerre;

Il est donc urgent de faire cesser un ordre de chose aussi ruineux, et la mesure que prendra l’empereur des français, ne peut être ni trop prompte, ni trop forte; car le mal est à son comble. —

Beaucoup de chefs d’ateliers, espérant que par une prohibition absolue, les fils et tissus étrangers ne pourroient faire concurence aux leurs, avoient augmenté le nombre de leurs métiers; à Paris, à Rouen, les ateliers ne s’occupoient que de la construction des nouvelles machines pour la filature, et dans les départements, plusieurs établissements dans ce genre s’étoient formé, oû étoient prêts à l’être, lorsque tout à coup ce genre d’industrie s’est trouvé frappé d’une paralysie totale.

Dans le Midy, dans le Département de la Drôme entre autre, les filatures de coton commençaient à s’y propager, au point que dans la seule ville de Crest — dont la population excède tout au plus quatre mille âmes, plus de cinq cents individus etoienl occupés à ce genre d’industrie. Messieurs Daly et C° y avoient même formé un établissement de tissures en toiles de coton composé de cinquante métiers, mais ne pouvant soutenir la concurrence étrangère ils se sont vu forcés de l’abandonner;

Ces filatures alimentoient les fabriques de Montpellier qui offroient un double avantage à la France; par leurs teintures en ronge qui comsommoient les huiles, et d’avancer d’autres productions de notre sol;

Les tissus et les filés en couleurs de ces deux villes s’exportaient dans les iles et en Espagne, débouchés entièrement perdus pour nous, l’Espagne en a entièrement prohibé l’entrée et la consommation de nos colonies est réduite à peu de chose;

Remarquons, néanmoins, que l’Angleterre ne cesse d’introduire ses filés et tissus en coton dans le Portugal et de là en Espagne, ensorte que bientôt nos toiles de Flandre et de Voyron y auront très peu de consommation par la preferance qu’on y accorde aux kalicots et perkales anglaises pour chemises et autres;

Les fabriques de Lyon et de Nîsmes emploient beaucoup de coton filé, mélangés avec de la soie; et font ainsi des étofes qui ont cours dans le nord de l’Europe; mais les filés anglaises s’y présentent encore en concurence, et les bas prix leurs obtient la préférence;

C’est cotons filés audessous du N 60 quoique prohibés, ne parviennent pas moins, on ne sait comment, dans le cœur de la France; sans doute à la faveur de ceux qui sont d’une finisse supérieure et toujours par une maneuvre coupable;

L’arrété de S. M. l’Empereur de jour complémentaire an 13, en augmentant les droits d’entrée sur les fils et tissus en coton, ne remédiera pas au mal que font aux nôtres ceux venant de l’Angleterre, pareeque les primes que le gouvernement anglais accorde au commerce sur les exportations, et les gros bénéfices qu’il fait sur tout ce qu’il tire de i’Inde, lui permettront de baisser les prix de ces objets au point de les livrer au dessous de ceux de nos fabriques:

Craint-on qu’une prohibitions totale prive nos fabriques d’indiennes des toiles necéssaires pour leurs consomations? on ne le pense pas; des miliers de métiers sont prêts à se monter; pour peu que la consomation de leurs tissus soit assurée à Nîsmes, à Montpellier et à Avignon, on est sûr que plus de trois mille ouvriers qui ne font rien, se livruiroient à ce genre d’industrie, auqueis ils sont si familliers est qui est si facile à enseigner que dans 40 à 45 jours ils pourroient dresser la même quantité d’apprenifs; sans compter que l’emploi de la navette volante pour les tissus de grandes largeurs, réduit le nombre des tisseurs de moitié; sans compter encore que les filés, provenant de nouvelles machines, ont plus de prix et l’ouvrier fait un tiers de plus d’ouvrage;

Ainsi l’on peut affirmer que les fabriques de France seroient bientôt à même de fournir les quantités des tissus nécessaires à celles d’indiennes et même an delà;

Ajoutons à toutes ces considérations que non seulement la France s’allegeroit d’un tribut enorme envers son ennemi implacable en cessant d’importer ses fils et tissus en coton, mais même l’on verroit bientôt d’autres états imiter son exemple et appauvrir d’autant cette puissance ambitieuse et jalouse qui ne cesse de méditer la ruine des autres états pour s’emparer du commerce du monde;

Ainsi le héros qui gouverne la France ajoutera beaucoup à sa gloire, il aplanira une partie des obstacles qui s’opposent à ses grands desseins — contre ces audacieux insulaires, s’il parvient à affranchir la France du tribut annuel quelle est forcée de lui fournir, que dis-je? à présent que ses éclatantes victoires l’on rendu l’arbitre des destinées des états du continent, qu’il exige pour condition essentielle de la paix qu’il leur accorde, que tout les ports du continent soient fermés aux Anglais, et bientôt la superbe Albion renoncera à l’acte de navigation inventé par Cromwell, et conformant ses principes à ceux que la justice et l’humanité prescrivent à toutes les nations policées, elle se bornera à jouïr des avantages de sa position, de son industrie et de sa civilisation, sans s’opposer à ce que les autres nations usent du même privilège;

En exigeant une pareille mesure de la part des autres états de l’Europe, l’Empereur ne feroit que leur bien; puisqu’ils n’en est aucun qui ne soit également tributaire de l’Angleterre, tant pour les objets en question, que pour une infinité d’autres; et alors colla tourneroit l’industrie de leur population de ce coté, et pourroit, en attendant qu’elle eût atteint la perfection nécéssaire, fournir un débouché à l’excédent de nos filés;

A cet effet les fileurs et tisseurs soussignés déposent aux pieds du trône leurs respectueuses observations avec la confiance que la premier regard de l’Empereur, après avoir réglé le sort de ses illustres compagnons, se portera sur la partie industrieuse de ses peuples, qui en faisant des vœux pour la conservation de sa précieuse personne, ne cesse de concourir par ses laborieux travaux, au soulagement de la classe indigente et la prospérité du commerce et l’agriculture.

Fait à Crest le 17-e février 1806.

(следуют подписи).

Vu pour legalisation des signatures des fileurs et tisseurs de Crest qui ont signé cy dernier.

Fait en mairie à Crest le 19 février 1806.

Bellier.

 

VI

Нац. арх.

AF. IV — 1060, pièce n° 39.

28 février 1806.

A Sa Majesté l’Empereur et Boi.

Sire!

Votre Majesté à bien voulu prendre en considération les réclamations des fileurs et tisseurs français, et déjà Votre décret du 22 février ranime nos esperances, daignez, Sire, en agréer l’hommage de notre respectueuse reconnaissence.

Oui, Sire, tout effrayés que nous soyons du droit imposé à l’introduction des cotons en laine, nous osons nous flatter, que l’exécution stricte et sévère, des intentions salutaires du décret, en debarassant l’industrie française du monopole de nos ennemis, rendra à nos ateliers toute l’activité possible, et nous donnera les moyens de fournir aux manufactures de toiles peintes, des belles qualités, à des prix modérés, en quantité suffissante et même au delà de leurs besoins pour les amener à regarder ainsi que nous, le décret du 22 février comme un nouveau et important bienfait de Votre Majesté.

Nous sommes, Sire, avec le plus profond respect, de Votre Majesté Impériale et Royale.

Les fidèles serviteurs et sujets, Les fileurs du Département de la Seine et environs.

Paris, le 28 février 1806.

(13 подписей)

 

VII

Гамбургский гос. архив 1806 г.

Пачка: Aus der Akte Cl. I Lit. Pb. Vol. 8 d. Fasc. 17. Vol. 14: betr. Briefe von Colquhoun, kurz vor und seit Erneuerung der Blockade, 1806.

Secret and Confidential.

Observations on the facilities afforded by the merchants of Hamburgh in the purchase of British manufactures, East India goods and colonial produce during the late and the present war and on the advantages which will result to Great Britain and Ireland from the removal of the blockade of the river Elbe.

The free imperial city of Hamburgh has been for centuries past a great enterpot for merchandize intended for the consumption of the North of Europe; but it was not until the invasion of Holland by France during the last war, that this city became the center of exchange, and the grand depot of the chief part of the colonial produce, East India goods and British manufactures, destined for the consumption of all Europe.

The excellent constitution of the Bank of Hamburgh afforded great facilities to her merchants, and enabled them, with the assistance of their own extensive capitals, to establish a chain of correspondence with every commercial town in the different kingdoms and states in Europe, not even excepting Turkey, and from their connections thus formed, they have been accustomed for the last twelve years, to receive regular orders for merchandize of every description, chiefly imported from Great Britain, which notwithstanding every difficulty, which was opposed to their exertions, they circulated in Germany, France, Spain, Italy, Austria, Hungary, Poland and the Turkish dominions, in so much that for a succession of years their imports alone from Great Britain exceeded eight millions Sterl. annually.

After a certain period the chain of connection became so perfectly systematized, and their friends and correspondents were so numerous in every city, town, and village in Europe, that they were enabled by their assistance, stimulated by personal interest, to counteract all the exertions of the French governement, for the purpose of preventing the introduction of Britisch manufactures and other goods into the different countries. Where prohibitory edicts were attempted to be enforced, local influence obtained certificates in every quarter for a triffle, and thus did British manufactures and colonial produce and East India goods find their way to the remotest purchaser in spite of every obstacle.

In addition to this, the same chain of extensive connections enabled the Hambourgh merchants, while the ports of Italy were shut against the British trade, to bring over land the raw silks, and other valuable commodities from that, and other countries, necessary for the manufactures of England, in so much that during the most calamitous period of the last war the supplies of every raw material usually furnished to this country from every interdicted port of Europe, were procured in sufficient quantities through the medium of Hamburgh. And even during the unfortunate blockade of the Elbe, which took place soon after the commencement of the present war, which so much crippled the trade of the North of Europe, it was chiefly through the medium of the merchants of Hamburgh that British goods found their way to the various purchasers and consumers on the continent, since the Danish port of Toningen afforded no facilities of this nature, and it became necessary to transport the goods to Hamburgh at a great expence by land carriage through Holstein, and ultimately in small craft which navigated on the Danish side of the Elbe from Toningen to Hamburgh in consequence of a relaxation of the blockade with respect to such vessels. In all cases it became necessary that the goods should be deposited in Hamburgh, for the purpose of being assorted, previous to their being sent in transit to their various destinations in different parts of Europe.

The departure of the French army from Hanover in October 1805 produced a total removal of the blockade, upon which the trade began to resume its former vigour, and was progressively increasing to a great and beneficial extent, notwithstanding the efforts of the French government to prevent it, when the unjust assumption of the sovereignty of Hanover on the part of Prussia, and the subsequent proclamation of that power prohibiting the introduction of British goods produced a recent order from this government for resuming once more the blockade of the Elbe.

It is here to be observed that the order of the Prussian government simply states

that the ports of the North Sea, as well as the rivers

emptying themselves therein, shall be shut against

British commerce the same as when occupied by the

French troops .

In order therefore to ascertain the true import of this edict, it becomes necessary to inquire, what were the nature and extent of the obstructions offered by the French during the period they occupied Hanover?

It will be found that no instance occured, when the French government attempted to seize, examine or interrupt any vessel passing up the Elbe, altho’ it is certainly true, that within that period three ships were seized by the French soldiery at Cuxhaven, and condemned en militaire: but this outrage had not the sanction of the French government, although it afterwards (when the spoil was divided among the soldiers, and could not be recovered) shamefully connived at what had been done.

It is further to be observed, that as the Prussian government profess to follow only the system, which was practiced by France, that in conformity to the conduct of that power they will not presume to disturb neutral vessels passing and repassing upon the Elbe to, and from Hamburgh, in as much as it was never done by the model, which Prussia professes to follow, and therefore it can scarcely admit a doubt, that such neutrals will be permitted to navigate to, and from Hamburgh without molestation; neither is it to be supposed that the edict of Prussia will be carried into execution, in the manner it imports, as it has been extorted from that power by France, and has been unwillingly acceded to: and still less is it to be excepted, that any rigid regulations will be established with respect to the transit of British goods through the dominions of Prussia, in as much as that country requires regular supplies of colonial, and East India goods and British manufactures, which have become indispensibly necessary for the comfort and convenience of the people.

But admitting that a system equally rigid should prevail, as that, which France established, still as British goods then found their way through the exertions of the Hamburgh merchants into the interior of Europe, it follows of course, that nothing that Prussia can do, will prevent it, provided they pass through the same chain of connections. Besides as the Prussian edict refers only to the rule established by France, and as that rule extended only to the territory (namely Hanover) then in their possession, it can not be fairly construed, as applying to any of the other countries under the government of Prussia. If however it should be found even to extend to the whole of the Prussian dominions, it will not be effectual, if the mode of conveyance remains with the Hamburgh merchants.

This however cannot he effected, unless the blockade of the Elbe is withdrawn. This river is claimed by no belligerent or even neutral power. It is completely free, and Hamburgh being also a free city, is a neutral state in amity with Great Britain.

During the period when the French occupied Hanover, no attempt was made to disturb the commerce, or the commercial proceedings of the city of Hamburgh. Its neutrality in all instances was respected, and as the strongest assurances have been recently given by the French government, that no attempts will be made or suffered, whereby its liberties or independence shall be disturbed, it is expected that it will remain in statu quo, and that its freedom of trade will be preserved.

Admitting this to be the case, it should seem for the reasons already assigned, to be of the greatest importance, that the trade with Hamburgh should not be interrupted. With Holland although an enemies country, an intercourse by neutral vessels has been courted by the policy of Great Britain, and it has always been accounted a wise policy. The same principle applies to Hamburgh in a tenfold degree, because of the great additional vent, which through this medium will be afforded for British manufactures, colonial produce and East India goods. Besides Hamburgh is not an enemies country, and the goods landed there, are not subject to the capricious interferences and seizures, which have so often disturbed the commerce of Holland through the medium of French influence, producing outrage and injustice.

But even admitting that a hazard existed, it is by no means proposed or expected, that the risk is to be incurred by British subjects, either in the other belligerent powers, to whose countries British goods are constantly would be the purchasers for their correspondents all over Europe. The goods as well as the ships would be completely neutral property. The British underwriters would not even be called upon to insure this property, as the greatest facilities in this respect exist at Hamburgh.

It may perhaps be argued, that this measure would aid the enemy. If such reasoning were just, it would apply equally to Holland, and all the other belligerent powers, to whose countries British goods are constantly shipt in neutral vessels. But the fact is, that it would weaken the enemy by increasing the resources of Great Britain for carrying on the war. It would ease the warehouses of the merchants and of the manufactures of the masses of commercial property, with which they are overloaded, and by extensive sales they would be enabled to continue their enterprize — but it would do more, while it gave a favorable turn to the exchange with the continent, it would enable Great Britain and Ireland, through the medium of Hamburgh, to obtain the raw silk and other light productions from Italy so indispensibly necessary to our manufactures, while it would open a source for the supply of various other raw materials from Germany and other parts of Europe, no less indispensible.

The blockade of the Elbe cannot in the smallest degree injure Prussia. It only can injure unoffending Hamburgh and Great Britain. But Prussia might be considerably distressed, if in addition to the river Ems, the blockade were extended to Stettin, and still more to Colberg and Rugenwalde, by which Prussia would at once be deprived of the exportation of her linens, and all other manufacturing materials, and such a measure might perhaps compel that power, to withdraw her restrictions with respect to British ships navigating upon the Elbe as such a measure would produce the utmost distress and ruin to the numerous linen manufactures of Prussian Pomerania.

But in fact the only injury Great Britain could sustain, provided the Elbe were opened by the removal of the blockade under the existing circumstances, would be the exclusion of British ships for a time from the trade, which is a mere nothing and can never be put in competition with the incalculable advantages, which will result from this measure — especially when it is considered that at all times, and particularly during war, a vast proportion of this trade has been carried on in neutral bottoms.

By raising the blockade of the Elbe, it is highly probable, that in spite of every difficulty opposed by the French government, the exportation from Great Britain will resume its former vigour, but if the apparently unnecessary system is adopted, of forcing the trade, through the circuitous route of the Danish port of Toningen, it will not only be greatly crippled and reduced, and subject to much plunder as well as an immense expence in the transit of ponderous articles, such as sugar, through Holstein by land carriage, but such a mode of conveyance will attract infinitely more notice than if the vessels proceeded in a direct course with their cargoes to Hamburgh.

For these and other reasons, which could be offered shewing the immense benefits which will result to Great Britain and Ireland, from preserving a free intercourse with Hamburg it is humbly hoped, that His Majesty’s government on a full consideration of these advantages will be pleased to withdraw the recent order for blockading the Elbe, and in the first instance at least permit the experiment of a free intercourse with Hamburgh to be made in neutral vessels, since for the reasons already offered there is almost a moral certainty, that it will not be disturbed in the smallest degree by the powers at war with Great Britain.

17-th april 1806.

Copy of a letter to Lord Auckland inclosing the memorial saying Observations.

James Street Westminster 17-th april 1806.

My Lord,

The incalculable importance of the inclosed observations I am convinced will plead my apology for pressing the subject matter of them upon that very early attention, which the present distressed state of our trade the attention of His Majesty’s government as early as possible, with a view if possible, to an order being sent by the mail of to morrow, to suspend or rather to countermand the blockade of the Elbe.

I have been for nearly two years the accredited agent of the Republic of Hamburgh, and have bestowed much labour, with a view to obtain a knowledge of the nature and extent of the trade, and its importance to this country.

But in these delicate and difficult times it is not safe for the Senate to disclose many important facts, elucidating the advantages this country derives from the commercial intercourse with that city, or what steps its merchants have adopted, to promote a circulation of British goods all over Europe: nor can I in my public capacity, as their deputy or agent venture, to bring the case under the review of government in the shape of a memorial, to be presented in the usual official form to the Minister for foreign affairs, lest the publicity of such a document now, or at any time hereafter from the unfortunate state of Europe, might prove fatal to the liberties of Hamburgh, in the preservation of which this country is so much interested.

I have therefore presumed to bring the case forward under the title of Observations, which can be transmitted to no person with greater proprieté than your Lordship, since it can not pass to His Majesty’s councils through a channel more appropriate, or better calculated to command that very early attention, which the present distressed state of our trade and the importance of the case imperiously solicits.

I have the honor to be etc.

 

VIII

Нац. арх.

AF. IV — 1060, pièce n° 27.

Genève, le 10 Novembre 1806.

Sire,

Permettez-nous d’appuyer de nos prières la petition qui vous a été présentée par le commerce de Lyon, et qui sera confirmée sans doute par les adresses de toutes le villes commerçante de France. Nous nous recommandons à la protection de Votre Majesté, les villes commerçantes du Nord et de l’Allemagne; nous la supplions de leur épargner autant qu’il sera possible les calamités qui sont une suite trop ordinaire de la guerre, et d’alléger pour elles le poid des contributions.

Ce fut une consolation pour nous, au moment où éclate une nouvelle guerre, de voir Votre Majesté déclarer qu’un des ses motifs pour prendre les armes, c’était la protection que pour la propriété même du commerce et de l’industrie de France, elle devait accorder aux villes Anséatiques. En effet, Sire, le commerce est un lien d’amitié entre les peuples, un lien qu’une guerre, même longue et acharnée ne rompt pas entièrement. Mais la paix et la confiance avaient resserré ce lien entre les ville de France et celles d’Allemagne; des relations multipliées et de la plus haute importance existaient entre Hambourg, Lubeck, Bremen, Leipzig, et toutes les villes de commerce de France, aucune faillite ne pourrait éclater dans aucune de ces villes, sans causer au commerce Français, et à celui de notre ville en particulier, une perte proportionnée à son importance, une perte qui retomberait immédiatement sur les manufactures. Aucune grande calamité ne peut atteindre ces villes, sans que des faillites nombreuses en soient la suite. La mauvaise foi profite alors des malheurs publics, le payement des dettes les plus sacrées est suspendu ou refusé, la méfiance arrête toute espèce de transactions, les contrecoups des pertes qu’éprouve la ville la plus éloignée de l’Allemagne, sont ressentis d’une extrémité à l’autre de la France, et occasionnent au Commerce Français, par les faillites nombreuses qui en sont la conséquence dans toute l’Europe, une perte égale ou peut-être supérieure à celle qui aura éprouvé les villes étrangères.

Tandis que le commerce Français serait appellé à souffrir de toutes les souffrances de tous les commerçants de l’Europe, les manufactures françaises sont plus particulièrement intéressées à la conservation de l’antique propriété d’une ville d’Allemagne, qui était le marché général, le marché presque unique de tout le Nord et le Levant de l’Europe. Les foires de Leipzig étaient le débouché le plus important des manufactures françaises destinées à une consommation étrangère, et la suppression du Commerce de cette ville, en détruisant toute exportation, ruinerait presque tous les ateliers de France, et réduirait les ouvriers à manquer de pain. De beaucoup la plus grande partie de l’horlogerie et de la bijouterie de notre ville était vendue à Leipzig, toutes nos exportations pour l’Allemagne, le Danemarc, la Suède, la Hongrie, la Pologne, la Russie, et la Turquie avaient cette destination. Mais les foires de Leipzig seraient abandonnées par tous les étrangers qui venaient y acheter les marchandises françaises, s’ils ne trouvaient plus dans cette ville la sûreté pour leurs propriétés dont ils jouissaient auparavent. Les fabricants Français les abandonneraient à leur tour, si les marchands de Leipzig autrefois leurs dépositaires, étaient ruinés par des contributions ou des saisies, de manière à ce qu’ils n’eussent plus de garantie à donner pour leurs propriétés à ces fabricants.

En recommandant à la clémence et à la protection spéciale de Votre Majesté, toutes les villes commerçantes de l’Allemagne, nous avons cru devoir insister seulement sur des considérations commerciales, et sur l’avantage de vos propres sujets, car sans doute nos prières trouveront Votre Majesté déjà disposée d’elle même à épargner une classe d’homme toujours étrangère aux prétentions ou aux fautes de ses ennemies toujours amie au milieu de la guerre, toujours utile à la France qu’elles qu’aient été les révolutions des Gouvernements sous lesquels elle vivait. Mais Sire, vous jouirez aussi en protégeant les négociants d’Allemagne, et en les sauvant de la ruine, d’avoir travaillé ainsi à la propriété de vos sujets Français.

Genève 10 Novembre 1806.

Nous Sommes de Votre Majesté. Les très humbles et très fidèles sujets.

J. Sh. Léon Simonde Sismondi, Secrétaire de la chambre du Commerce.

Elie Audra.

J. Odier-Chevrier — Vice-président.

Violliens.

Henri Martin.

Hentz.

 

IX

Нац. арх.

AF. IV — 1060, pièce n° 81.

Paris, le 5 août 1807.

Rapport sur la question de savoir ce que peut désirer le commerce des différents princes qui composent la Confédération du Rhin, quelles sont les mesures à prendre pour y introduire les produits de nos manufactures.

Rapport à Sa Majesté l’Empereur et Roi.

Sire,

Votre Majesté m’a ordonné de répondre à la question suivante:

Que peut désirer le commerce des différents princes qui composent la Confédération du Rhin? quelles mesures à prendre pour y introduire les produits de nos manufactures?

En donnant à l’Allemagne une forme et une constitution nouvelle, le Genie et la Victoire de Votre Majesté lui ont aussi donné de nouveaux intérêts, de nouveaux rapports et ont resserré surtout les liens que l’unissaient à la France. Il suffira presque au Commerce français de jouir en liberté les effets naturel de cette grande révolution, les intérêts commerciaux de la France et de l’Allemagne ne sont presque opposés sur aucun point, et les circonstances réciproques sont presque toutes favorables aux étrangers.

Nos vins, nos eaux-de-vie seront toujours nécessaires à l’Allemagne, nos soyeries, nos objets de luxe et de mode lui conviendront longtemps; nos draps pourront y obtenir chaque jour un débouché plus étendu, nos tissus de coton pourront bientôt y pénétrer.

Le premier intérêt de notre commerce est d’obtenir ou de conserver dans tout les états de la Confédération du Rhin.

La liberté du transit, celle du transport sur la rivière.

Les franchises des foires et de veiller à ce qu’elles ne soient genées par aucune espèce d’entrave.

Mais on peut dire aussi qu’en cela les intérêts mêmes de ces états sont en açcord avec le nôtre.

Le mélange et l’extrême division des territoires ne permettaient guère jusqu a ce jour aux petits Etats de l’Allemagne de se créer un système de Douanes semblable à celui des grandes puissances, il importe et pourvoir à ce qu’aujourd’hui, ces états, arrondis, étendues ne s’enveloppent pas d’une ligne de Douanes qui sous pretexte de protegér leur propre commerce repousserait le nôtre.

La juissance de ce libre passage au travers des Etats de la Confédération du Rhin est pour le Commerce français d’une haute importance, dans les temps même ou les communications maritimes n’étaient pas genées, les étoffes de Lyon, les modes de Paris, en général tous les objets de luxe et de prix, se dirigeoient par terre au travers de l’Allemagne pour la destination de la Pologne et de la Russie, le haut prix des assurences maritimes composant pour ce genre d’article les frais de transport par terre, et d’ailleurs la régularité de ces envois étant pour ces objets d’une grande importance. La Prusse seule en gênant leur passage les forçait de prendre la mer à Lubec; mais encore pendant les franchises des foires de Leipsick, ces expéditions profitaients-elle: de la circonstance pour continuer leur route par terre, aujourd’hui que la France ne peut plus faire usage de la voie de mer, notre commerce avec la Pologne et la Russie court les risques d’être anéanti, s’il était au pouvoir des états d’Allemagne d’entraver le transit par le Douanes et des péages.

Il ne m’appartient pas, Sire, de préjuger de qu’elle manière Votre Majesté croira devoir intervenir pour assurer au commerce français cette précieuse liberté. Je me bornerai à lui rappeller qu’elles étoient à cet égard les principes de l’ancienne Constitution Germanique et les Droits du Chef de l’Empire.

Les Souverains qui appartenaient à l’ancienne Confédération Germanique, avaient sans doute Je droit d’établir dans leurs états ces Douanes intérieures qui ne sont que des droits sur les objets de consommation, et qui faisant partie de système des impôts dépendant comme eux de la Souveraineté territoriale. Mais ils n’avaient point la même indépendance à l’égard des Douanes extérieures, c’est-à-dire des péages, des droits transit et tous ceux qui pouraient gener le commerce des autres Etats de l’Empire. L’établissement de ces Douanes et les changements de tarifs ne pouvaient avoir lieu sans la concession de l’Empereur et l’agrément unanime de tous les Electeurs. Les grandes foires dont les sauves conduits s’étendoient dans tout l’Empire, comme celle de Francfort, Leipsick, Brunwick etc. ne pouvaient être établie également que sous l’autorité de l’Empereure.

Il est vrai que sur la fin et lorsque les liens qui unissaient le corps germanique commencèrent à s’affaiblir, quelques états particuliers se confiant dans leur puissance s’affranchirent des formes établies; l’Electorat de Brandebourg par exemple opposa au passage des marchandises non seulement des droits mais des vexations qui forçèrent le Commerce à prendre une autre route.

Sans doute ces considérations sont déjà présentés à Votre Majesté. Elle croira peut-être devoir appliquer à la nouvelle confédération du Rhin cette utile législation dont l’ancien corps Germanique recuillit longtemps les bienfaits, et qui entretenait une heureuse harmonie entre les intérêts commerciaux de tous les Etats. Elle croira peut-être devoir établir que toutes les loix de Douanes ne pourront être établies dans les Etats de la Confédération du Rhin, que sous la ratification de Votre Majesté Elle même en Sa qualité de protecteur de la Confédération, afin qu’elles soient examinées, et dans l’intérêt général de la Confédération, et dans l’intérêt de la France.

Quant au débouché du produit des Manufactures françaises en Allemagne, le seul rival qu’elles puissent craindre est l’Angleterre. Votre Majesté l’a écarté par le Décret du 12 novembre. L’Allemagne en ce moment perd l’habitude de recevoir ses comsommations des Anglais et secoue le joug de (leur) industrie. Je n’ai rien négligé pour exciter les fabricants français pour profiter d’une circonstance aussi favorable. Sans doute à l’époque de la paix maritime Votre Majesté saura maintenir ce grand ouvrage qu’a crée ses triomphes autant que le permettront les Circonstances.

Alors sans doute Elle croira pouvoir accorder aux Etats de la Confédération du Rhin, te retour d’un libre transit au travers de la France, et ce transit sera lui-même un bénéfice pour notre commerce.

Alors aussi des mesures pourront être prises pour rétablir le débouché de nos denrées coloniales en Allemagne.

La filature et le tissage du coton ont pris à peine quelque essor dans les Etats de la Confédération du Rhin. Lors donc et ce moment approche, lorsque nos établissements auront pourvu à toute notre consommation ils pourront verser au delà du Rhin l’exédent de leurs produits, et ce débouché est assuré, si la restitution à la sortie du Droit perçu sur le coton en laine à l’entrée, est affectué comme elle est promise par te décret du 21 février 1806. Mais je dois le dire à Votre Majesté jusqu’à ce jour cette promesse est illusoire pour le Commerce français, et les formalités qu’on exige pour établir l’identité du coton entré en laine ressortant manufacturé sont impossibles à remplir après qu’il a passé en tant de mains et soubi toutes ces transformations. L’adoption de formalitée plus simples est indispensable pour obtenir ce débouché.

La modération des droits d’entrée sur nos vins est encore un objet propre a exciter la sollicitude de Votre Majesté. J’ai eu l’honneur de soumettre tes réclamations du Département du Rhin contre tes nouveaux droits a cet égard, par son Altesse le Grand Duc de Bade.

Eu résumant tes intérêts du Commerce français relativement aux états de la Confédération du Rhin demandent

1°. Que tes règles de Douane, que l’établissement de grandes foires dans ces états du moins relativement au commerce français, subordonne à la rectification de Votre Majesté comme protecteur de la Confédération.

2°. Que le transit par terre, et par eau pour tes marchandises françaises soit de même libre de toute entrave et ne puisse être dans tous tes cas assujettis à des droits qui excèdent 1 pour % de la valeur, en accordant à ces états semblable retour.

3°. Que tes droits d’introductions dans ces états, des vins de France, des draps, des soieries, rubans ne puissent en aucun cas excéder 10 pour % de la valeur, en accordant sur tes mêmes objets aux mêmes états un égal avantage.

Je suis avec un profond respect, Sire, de Votre Majesté Impériale et Royale le très humble, très obéissant et très fidèle serviteur et sujet.

Champagny.

 

X

Нац. арх.

AF. IV — 1060, pièce n° 92.

Copie, Troyes, le 15 juin 1808.

Префект министру внутренних дел Monseigneur,

J’ai l’honneur de vous adresser copie d’un placard qui a été posé à Troyes la nuit du 11 au 12 iuin. Les commissaires de police l’ont fait arracher partout et l’ont dénoncé au Magistrat de Sûreté à la manière dont il est ortographié, il doit être l’ouvrage d’un ouvrier ou d’un homme qui a voulu prendre le masque.

Il est de fait qui le renchérissement aussi subit qu’extraordinaire du coton a suspendu la filature et la fabrique est plongée dans la misère au moins dix mille individus qui n’ont pas d’autres moyens d’existence et qui n’ont pris ou pu prendre aucune précaution pour passer ces moments difficiles.

Je vous ai demandé et vous avez eu la bonté de me faire obtenir un secours de 12.000 fr. pour établir des atteliers de charité, mais jusqu’à présent je n’ai pas voulu toucher à ce fond et je le réserve pour cet hiver où les besoins seront encore plus pressants s’il n’arrive pas de coton. D’ailleurs cette somme serait bien vite absorbée si l’on ne trouvait pas moyen de la reproduire en l’employant à quelqu’autres espèce de fabrication que le coton, ce dont ie m’occupe, et j’ai même eu l’honneur de vous envoyer des échantillons de ces nouvelles étoffes.

Les portes de la ville de Troyes sont des masses informes, celle surtout qui est à l’entrée du faubourg Troucels est flanquée de deux énormes tourelles dont l’aspect choque depuis longtemps les yeux les moins exercés. Le Conseil Général en a voté la destruction et la construction de deux pilastres et d’une grille. J’aurai l’honneur de vous adresser dans peu les devis, plans et détails, mais comme vous aurez à les faire examiner avant de les approuver; je vous demande l’autorisation de faire démolir afin d’établir un attelieur indispensable en ce moment pour occuper les ouvriers. On déblayera sauf à reconstruire au printemps prochain dans la forme que vous aurez adoptée.

Enfin je sollicite Monsieur le Conseiller d’Etat Directeur Général des ponts et chaussées de donner des ordres pour faire travailler au canal dans la partie inférieure de la Seine du Côté de Méry où j’enverrai les 1200 prisonniers que l’on a gardé pour ces travaux et qui dans ce moment enlèvent réelement de l’ouvrage aux journaliers de la Ville parce qu’ils ne peuvent soutenir la concurrence avec des prisonniers qui n’ont pas de logement à payer, de famille à nourrir et qui reçoivent en outre le pain et trois sols par jour, je le prie en outre de faire commencer les travaux du Canal dans l’intérieur et les environs de Troyes, les fonds nécessaires sont depuis longtemps chez le payeur. Au moyen de l’ouverture de ces atteliers je suis persuadé que la tranquilité ne sera pas troublée et que les ouvriers n’écouteront pas les avis séditieux que l’on cherche à leur donner.

Le préfet de l’Aube Signé: Bruslé

 

XI

Англ. гос. архив.

Record Office, С. О. 118, № 3.

5 ноября 1810 г.

Extract of a dispatch from mr. Nicholas to marquis Wellesley, dated Heligoland, 1-st Nov. 1810.

In my last dispatch of the 27-th Ult° N 41 I had the honour to inform your Lordship, that a detachment of French Troops, with 19 pieces of Ordnance, was expected to take possesion of the island of Nieuwork on the 31-st Ult°; and I am now sorry to acquaint you that they succeeded in their attempt. 700 men, consisting of Infantry and Cavalry, marched over on the morning of that day, with 8 guns, 120 ammunition waggons, 100 casks of beer, 200 oxen and 5 Casks of Brandy; but a smalle detachment of nearly 200 men returned in the evening.

The force which I formerly had the honour to acquaint Your Lordship was in the Ems, consisting of 12 Brigs, 12 Gun boats, and 1 Schooner, still remains in that river. At the entrance of the Jahde near Eckwarden, and on the opposite side two batteries are erecting, each of 3 Guns and 3 mortars.

The measures which the enemy are now adopting on the opposite coast appear to be of greater magnitude and more general, than would be necessary for an attack on the island, and I take the liberty of submitting to Your Lordship that they appear to me to have three separate objects in view. First, to exclude trade, and prevent all communication with the Continent; secondly to bring round, if necessary to support any further plans they may have in the North, a port of their flotilla from Holland into the Baltick by the Kiel Canal, and thirdly (and which appears to me of the greatest importance) to obtain by that Canal and the Elbe supplies of ship timber and naval stores for the Dock Yards in Holland and at Antwerp.

If the enemy continues in possession of Nieuwork, I feart that the timber belonging to the French government left at Copenhagen, the Prussian dépôt taken at Hamburgh, and what other stores they may have purchased in the Baltick, must get to Holland, either the whole way by the Shallows, or to the Jahde, whence they might be transported by a land Conveyance to the Ems.

Endorsed

Extract of a dispatch from mr. Nicholas to the marquis Wellesley, dated Heligoland 1-st november, 1810.

m mr. Culling Smith’s 5-th nov. 1810.

 

XII

Англ. гос. архив.

Record Office С. О. 188, № 12.

5 декабря 1809 г.

Office of Commitee of Privy Council for trade Whitehall

5-th Dec-r 1809.

Sir,

The Lords of the Committee of Council for Trade and Foreign Plantations having had under Consideration a memorial of the Inhabitants of Heligoland (transmitted in your letter of the 28-th Ult°). respecting the difficulties which they experience in procuring the necessary Supplies of Provisions etc. arising from the present mode of carrying on Trade with the Continent, unter His Majesty’s license; I am directed to acquaint you, for the information of the Earle of Liverpool, that although the very frequent Intercourse between the Continent, and the Island of Heligoland, on the one hand, and Great Britain on the other, must afford almost numberless opportunities (much more frequent than when the Island was in the possession of the Danes) of procuring supplies of every Description, the Lords of this Committee see no Objection to the Governor’s being authorized to grant Licenses on any special Occasion, to permit the Importation of Provisions.

With respect to the article of cloathing, the inhabitants have opportunities almost every week of procuring supplies from Great Britain.

I am to add that Their Lordships are of opinion that, in case the Governor of Heligoland should in any instance exercise the Power proposed to be given to him of granting Licenses for the importation of provisions into Heligoland, he should be instructed to communicate the same to the Earl of Liverpool, that the Lords of this Committee may be informed thereof.

I am, Sir, Your most obedient, humble Serwant,

W. Fawkener.

P. S. The Petition above referred to is returned herewith being in Original.

Endorsed Whitehall 5-th Decber 1809 mr. Fawkener.

From C. 0. 118–2. Heligoland. 1809.

 

XIII

Англ. гос. архив.

Record Office, F. О. 36, N 5.

Письмо лорда Уэлсли — Edward Nicolas’y

Foreign Office March 6-th 1810.

Sir,

Representations having been made to me complaining of the injury, which merchants at Hamburg have sustained from the irregular transmission through Heligoland of their letters from England and in some instances of their packets to this country, I have to desire that you will exercise your influence to enforce a regular and impartial transmission of all future mercantile correspondance passing within the reach of your authority.

(Signed) Wellesley.

 

XIV

Нац. арх.

F12 616–617. Renseignements… extraits de la correspondance avec Francfort. (Графа: Concurrence).

20 августа 1810 r.

Duché de Saxe-Hildbourghausen.

Concurrence 20 Août. 1810.

Les fabriques de Saxe paraissent avoir de l’avantage, dans ce pays sur celles de France à cause de leur proximité qui leur permet de vendre à meilleur marché.

Duché de Mecklenbourg-Schwerin.

Les marchandises provenant des fabriques prussiennes et saxonnes, étant inférieures en qualité à celles venant de France, ces dernières sont préférées à prix égal.

Aucune nation ne peut soutenir la concurrence avec la France pour les objets manufacturés de France qu’on importe dans le Duché.

* * *

Principauté de Lippe-Schaumbourg.

La Prusse, la Wesphalie, la Saxe et la Suisse, entrent en concurrence avec la France pour la vente des marchandises de fabriques. Les manufactures de Wesphalie, de Saxe et de Prusse peuvent avoir de l’avantage sur celles de France à cause de leur proximité.

* * *

Duché de Saxe-Weimar.

On doute qu’il y ait une nation du continent qui puisse rivaliser avec La France, quant aux objets manufacturés.

Il n’y a que les fabriques de Saxe en coton, dentelles et draps, celles de Bohême en draps, et les orfèvres et bijoutiers d’Augsbourg, Furth et Francfort qui parraissent soutenir avec elle la concurrence, à cause du meilleur marché qui résulte, soit de la moindre qualité, soit de leur proximité.

* * *

Principautés de Salm-Salm et de Salm-Kirbourg.

Le Grand Duché de Berg, la Saxe et la Suisse entrent en concurrence avec la France pour la vente des marchandises de fabrique. On y préfère à égal prix les marchandises de Berg à cause de la proximité des facilités et des avantages qu’offre l’échange des objets manufacturés dans le pays. Les droits exigés en France à la sortie des marchandises et ceux d’intrée que paient les matières premières, telles que coton, laine, etc., donnent de l’avantage aux fabricants suisses et saxons pour la vente de leurs marchandises.

* * *

Duché de Saxe-Gotha.

Il n’y a dans ce moment aucune nation sur le continent qui puisse primer la France pour la vente des marchandises de ses fabriques importées dans le duché.

* * *

Principauté de Saxe-Cobourg.

La commerce est entièrement libre dans le pays, aucune nation n’y jouit de privilège.

La Saxe fabrique quelques espèces de marchandises qu’on tire de la France; mais elles sont d’une qualité inférieure.

* * *

Duchés D’Anhalt Dessau, Bernbourg et Goethen.

La Saxe et la Westphalie exercent la concurrence avec la France pour la vente des marchandises de fabrique. Elles n’ont d’autre avantage que celui du voisinage.

* * *

Principautés de Lippe Detmold et Schaumbourg.

Les peuples qui entrent en concurrence avec la France sont:

La Suisse pour les soyeries, taffetas, rubans et indiennes.

La Saxe pour les draps, casimirs et toiles de coton.

La Silésie pour les draps et toiles de coton.

Le Grand Duché de Berg pour les soieries, draps, casimirs, velours, nakins, armes et coutellerie.

L’avantage que peuvent avoir ces peuples pour la vente de leurs marchandises, vient de leur proximité, de la libre circulation des marchandises, de la facilité de se procurer quelques matières premières à meilleur marché.

La construction d’un canal qui joindrait le Weser au Rhin serait d’un avantage inapréciable pour le pays, de même que pour le commerce de France.

* * *

Duché de Saxe-Meiningen.

Les concurrents de la France paroissent être la Saxe pour les étoffes de coton et les mousselines; la Bohême et la Saxe pour les draps, la Suisse pour les indiennes et toiles de coton imprimées et l’Italie pour les soieries. S’ils ont quelqu’avantage pour la vente de leurs marchandises, il faut l’attribuer en partie à la proximité de leurs établissements qui leur permet de donner à meilleur marché.

* * *

Principauté de Schwarzbourg-Rudolstadt.

Le commerce étant peu considérable, on ne peut indiquer les peuples qui entrent en concurrence avec la France.

* * *

Principauté de Schwarzbourg-Sonderhausen.

La Saxe, et la Westphalie soutiennent la concurrence avec la France. L’avantage qu’elles ont, résulte de leur proximité.

* * *

Principauté de Holstein-Oldenbourg.

Aucune nation n’est favorisée dans le commerce de ce pays, qui est parfaitement libre. La France n’a pas de concurrent pour les draps, les soieries qu’elle vend dans ce pays.

* * *

Principauté de Reuss.

La Saxe, la Silésie, et la Bohême peuvent entrer en concurrence avec la France pour la vente des draps, toiles et étoffes de coton.

* * *

Principauté de Isembourg-Birstein.

La Suisse, le Saxe et même cette principauté peuvent entrer en concurrence avec la France pour la vente de plusieurs articles et ce qui peut domer quelque avantage aux manufactures de ces pays sur celles de la France, c’est l’exemption de tout droit et la libre circulation de leurs produits, de même que la facilité qu’il y a de se procurer une partie des matières premières à meilleur marché qu’en France.

* * *

Duché d’Aremberg.

Les marchandises dont le Duché a besoin sont toutes tirées de la France ou du Grand Duché de Berg. Aucune autre nation n’entre en concurrence avec ces pays.

* * *

Darmstadt.

Les fabriques de Saxe et de Suisse pour les casimirs et les cotons font tort à notre commerce, en Allemagne, où elles sont d’un grand débit et recherchées comme les marchandises anglaises dont elles imitent la façon.

* * *

Duché de Nassau.

La Saxe et la Suisse peuvent entrer en concurrence avec nous pour la vente des produits des manufactures, surtout celles de coton.

* * *

Principauté de Hohenzollern-Hechingen.

La plus grande partie des marchandises dont on a besoin dans le pays sont achetées à Francfort et à Strasbourg.

 

XV

Нац. арх.

AF. IV — 1062. 2-e Division. B-au des Arts A Manufactures.

Apperçu de la situation Commerciale de Rouen.

Ministère de l’Intérieur.

Paris, ce 25 février 1811.

Note pour Sa Majesté.

La place de Rouen n’a pu rester étrangère à la situation où se trouve momentanément notre industrie manufacturière. Le préfet du département de la Seine Inférieure en a informé le Ministre dans plusieurs lettres dont la dernière annonce que cet état de chose empire tous les jours.

Les petites fabriques isolées, et disséminées dans les campagnes sont jusqu’à présent les seules qui ont du succomber; les ouvriers qu’elles alimentaient trouveront peut-être, dit le préfet, des occupations d’une autre nature. Mais la crise se prolonge, le désastre des grands atteliers de Rouen est également inévitable; les ouvriers qu’ils occupaient n’auront d’autres ressources que la mendicité et le vagabondage.

Dans cette position le préfet a proposé au Ministre de supplier Sa Majesté de vouloir bien faire des avance de secours à ceux des fabricants qui seraient en état de garantir le remboursement par des sûretés constatées au préalable. Le Ministre a de suite invité le préfet à lui désigner les chefs de grands établissements qui pourraient être dans le cas d’avoir recours à la bienveillance de Sa Majesté; et lui a adressé à ce sujet les Instructions nécessaires.

D’un autre côté Le Ministre examine en ce moment quelques autree moyens particuliers qui lui ont été proposés pour procurer de suite du travail à la classe indigente de Rouen; mais en attendant il n’a pas cru devoir différer de mettre sous les yeux de Sa Majesté un apperçu de la situation commerciale de la place de Rouen.

 

XVI

Нац. арх.,

F12 620–621.

22 декабря 1810 г..

A Son Excellence le Ministre de l’Intérieur de l’Empire.

Monseigneur,

J’ay l’honneur de vous adresser sous ce pli la réponse que le Conseil général du Commerce a délibéré dans sa séance du 21 de ce mois, sur les questions que Votre Excellence m’avoit chargé de lui communiquer. Le Conseil m’a particulièrement témoigné le désir que j’ajoute tout ce qui pourra concourir à convaincre que les secours sollicités sont entièrement pressants.

Votre Excellence se fera sûrement une juste idée des besoins du commerce et des moyens d’y satisfaire si elle a la bonté d’en scruter les causes elle le reconnoitra.

1°. Dans la réduction du taux de l’escompte de la Banque de France a 4 pour cent. Cet escompte sensiblement audcssous de celui de la plupart des places de commerce étrangères a appellé les étrangers à en profiter en concurrence avec les Français par des opérations de banque avec Paris, dont il résulte que les maisons de commerce de la capitale ont plus d’engagemens et moins de fonds, les capitalistes cherchant ailleurs à faire des placements plus utiles.

2°. Dans la dégradation du papier monoie dans divers Etats. Les banquiers de Vienne, S.-Pétersbourg, etc., ayant espéré que cette dégradation seroit corrigée ont fourni des traites sur Paris, persuadés qu’ils en fairoient les fonds avec avantage, et pour se faire des ressources qu’ils ne trouveroient plus chez eux.

Mais au contraire la dégradation de ces papiers est empirée, le discrédit des faiseurs de traites est porté à l’excès, partout on refuse d’acquiter leurs dispositions et celles faites pour leur compte par les maisons de Paris les plus respectables. Celles-су ont le désagrément de voir revenir leur signature à protest et de demeurer en avances pour ces comettans étrangers.

3°. Dans le commerce des licences auquel on s’est livré avec empressement. D’abord il n’a porté que sur un petit nombre de marchandises, la concurrence à l’achat en a rapidement élévés les prix et il en est arrivé en France fort audelà des besoins de la consommation. Il en est résulté mévente, baisse dans les prix et pertes, les potasses, les soudes, les bois de teinture paralysent ainsi des sommes importantes, qui de plusieurs années ne sauroient être réalisées.

4°. Dans la forte et subite élévation du tarif des douanes, faite par les décrets du 5 Août et 12 Sept-bre; elle a soumis le commerce à des avances inattendues qui excédent ses forces; d’autant plus que les somme» qu’elles employent passant directement dans les coffres du Gouvernement, sont, au moins pour le moment retirées de la circulation, et renchérissant les marchandises, diminuent leur consommation. Ainsi les moyens du commerce sont diminués, tandis que ses charges sont augmentées.

5°. Il faut en dire autant des contributions extraordinaires exigées en Hollande, en Allemagne et des confiscations dont les ventes de Bayonne, Anvers, Paris ont été les suites. Ce sont des moyens ottés au commerce, tandis que ses dêtes en augmentent.

6°. Dans l’instabilité du régime des Douanes. Il répand dans le commerce l’irrésolution et la crainte. Aucune opération ne peut être calculée avec la confiance que quand elle sera exécutée elle sera soumise à la même législation sous laquelle elle aura été entreprise. Ainsi la prévoyance qui fait l’art et l’utilité du commerce n’existe plus, elle est remplacés par la crainte, et le négociant le plus sage privé de confiance en lui même n’ose plus en accorder, ni en demander. Cependant sans confiance il ne peut exister de commerce réel, qui fournit à l’avance aux besoins qu’il prévoit, jamais les moyens effectifs du commerce n’ont suffi à ces approvisionnements anticipés, le crédit y supléoit. Mais quand les moyens réels et ceux de confiance disparaissent, la perspective qui reste est pénible à considérer.

Cet état de choses est d’autant plus fâcheux qu’il ne sauroit être changé subitement sans occasionner encore une terrible secousse dans le commerce. C’est un corps épuisé sur lequel tout remède à grand effet seroit mortel.

J’espère que Votre Excellence, ne verra dans ces réflexions que le zèle pour le bien public qui me les dicte et le désir de concourir au but bienfaisant qui la dirige constament.

Je suis avec un profond respect, Monseigneur, De Votre Excellence le très humble et très-obéissant serviteur.

Martin fils d’André. Vice-Président du Conseil G-al du commerce.

Paris, le 22 Décembre 1810.

 

XVII

Нац. арх.

F12 1621b (1811)

Рафинадные заводы в Империи (сырье — тростниковый сахар, свеклосахарные заводы не посчитаны)

 

XVIII

Нац. арх.

F12 1621b (1811)

Металлургия и добыча руды в Империи Наполеона

Substances minérales Mines, usines à fer et fer en barres

Substances minérales Mines, usines à fer et fer en barres

Число предприятий — 1400; число рабочих — 160 тысяч человек, товару добывается из рудников и обрабатывается на заводах и в мастерских на 108 миллионов франков в год.

 

XIX

Нац. арх.

F12 1589.

14 сентября 1811 г.

Mémoire sur le commerce, les fabriques, l’instruction publique et l’état statistique de la ville de Leide adressé par le maire de la ville de Leide à M. le sous-préfet de l’arrondissement à la Haye.

Leide, ce 14 septembre 1811.

(Пункты; 2, 3 и 4).

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La ville de Leide n’a jamais pu être dite ville commerçante, ses richesses ont consistées en ses fabriques et manufactures, dont il se faisait un débit très considérable chez l’étranger. Avant la dernière guerre on comptait encore ici au delà de vingt fabriques de draps; au delà de vingt-neuf autres fabriques en laine, comme de serge de cadix, de cordelas, etc… les fabriques de tissus mélangés, soit de coton et de laine, soit de lin et de laine, n’étaient pas moins florissantes, ils s’en trouvaient bien au delà de dix; pour des tissus en simple soie on trouvait 3 ou 4 métiers; vu la grande quantité de fabriques de draps on conçoit aisément que le nombre des teinturleries était en proportion aussi très considérable, on en évaluait le nombre à quatorze; il y avait aussi 3 chapelleries, 10 tanneries et 3 corroyeries. Dans ce temps on distillait aussi beaucoup de liqueurs, il se trouvait dans cette ville vingt-trois brasseries, six brulleries, etc….

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De toutes les villes de Hollande, Leide a peut-être souffert le plus depuis quelques temps; plusieurs causes semblent concourir à ruiner ses fabriques. La guerre ayant suspendu la navigation, toute exportation aux grandes et petites Indes, au Levant et en général toute exportation par mer a cessée. La difficulté de se procurer les matières premières, les entraves de la Douane, enfin l’importation des manufactures allemandes, toutes ces causes sont très nuisibles aux fabriques leur ruine entraîne aussi avec elle nécessairement la décadence de la ville; non seulement ses richesses sont perdues, mais sa population est extrément diminuée, un grand nombre d’ouvriers qui pourvoyaient autrefois honnêtement à leur subsistance ne peuvent plus trouver de l’ouvrage; de là un grand nombre a quitté la ville, les autres sont restés à la charge des hospices de charité et des bureaux de bienfaisance. On pourra juger combien les fabriques sont déchues en confrontant le nombre des fabriques avant la guerre actuelle, avec les fabriques qui se trouvent présentement ici… Les fabriques de draps sont réduites à cinq, les teintureries à quatre, celles de tissus de coton et de laine, ou de lin et de laine à huit.

Les fabriquants de ces étoffes en ont encore pour plus de 600.000 francs dans leurs magasins; on attribue la stagnation de ces fabriques aux entraves des droits, des passeports, certificats, etc… Les métiers de simple soie qui se trouvaient ici ont cessé entièrement. — On compte encore ici 9 tanneries, 3 corroyeries, 2 chapeleries, cependant elles sont peu florissantes vu la difficulté de se procurer les matières premières, qui viennent de l’étranger et les entraves qu’on met à l’exportation, mais rien n’a subi une plus grande diminution que les brasseries et les brûleries; les brasseries sont réduites de 23 à 2; les brûleries de 6 à deux. On attribue princte paiement la décadence des brasseries aux importations des bières étrangères, à la difficulté d’en envoyer ailleurs et au décroissement de la population.

Quelque funeste qu’ait été la guerre dans ses suites pour Leide, on doit cependant convenir qu’elle a servi à réveiller l’industrie, la prohibition de manufactures anglaises a engagé plusieurs fabriquants à faire différents essais, on a réussi à faire des étoffes connues sous le nom de cal-mucs, de camelots, de flanelle, etc. qui rivalisent avec les étoffes anglaises. Il serait à souhaiter qu’on put rendre plus difficile l’importation de ce genre d’étoffes, qui nous viennent aussi d’Allemagne.

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D’après les considérations énoncées ci-dessus, il est clair que les vœux sont, qu’une paix générale procure une navigation et un commerce libre dans toutes les parties du monde. Cependant jusqu’à l’heureuse époque où Sa Majesté daignera l’accorder aux ennemis, il y aurait encore plusieurs moyens d’encourager l’industrie et de rendre à cette ville une partie de son ancien éclat; ce qu’on désire surtout, c’est d’être réuni totalement à la France, d’avoir les mêmes avantages que les autres sujets de Sa Majesté; qu’on puisse jouir d’une circulation libre de toutes entraves, dans tontes l’étendue de l’Empire, afin qu’on puisse se procurer plus aisément les matières premières indigènes et répandre et transporter nos manufactures dans l’Empire. Il y aurait aussi un grand avantage pour cette ville en facilitant les exportations chez l’étranger, sur le continent, et en empêchant sévèrement qu’on importât des manufactures, fabriquées chez l’étranger.

 

XX

Нац. арх.

F12 1621a

14 февраля 1812 г..

Rapport à l’Empereur (министра внутренних дел).

Situation des principales Manufactures de l’Empire

Le 14 février 1812.

Sire,

Au mois de novembre dernier, le Ministre de l’Intérieur eut l’honneur d’entretenir Votre Majesté de la situation des principales manufactures de l’Empire. Si cette situation comparée à ce qu’elle étoit trois mois auparavant présentoit des résultats d’un certain intérêt, elle s’est depuis améliorée d’une manière assez remarquable. La presque généralité des manufactures ont repris une activité qu’on a espoir de voir augmenter encore. Celles de soye marchent, notamment à grands pas, vers leur ancienne prospérité. Comme elles inspirent un grand intérêt, puisque la totalité de la matière première qu’elles employent se récolte dans les Etats de Votre Majesté, j’ai pensé qu’elle entendroit avec plaisir des détails particuliers à leur sujet.

Au mois de novembre dernier, on ne comptait à Lyon que 8000 métiers battant: ce nombre s’est bien accru, il est aujourd’huy de 9615. Quoique le Préfet m’ait écrit qu’un état de choses aussi satisfaisant ne se soutiendroit pas, j’ai des raisons de croire qu’il y a de l’exagération dans ses craintes. Les relations d’affaires de Lyon avec l’Allemagne ont repris leur cours ordinaire, et comme ce pays est celui qui tire le plus de soyeries, la consommation qui dans les premiers mois de 1811 avoit été momentanément interrompue ne peut que se maintenir si elle n’augmente pas. J’ajoute que la ville de Lyon en ayant 9615 métiers battans, se trouve dans une situation qui laisse peu à désirer. Dans les temps de sa plus grande prospérité, et lorsqu’elle n’avait pas à soutenir la concurrence de plusieurs fabriques qui se sont établies à l’etranger, elle en a eu rarement eu activité de pins de 15 à 16.000.

Les renseignements qui me sont parvenus sur les fabriques de Turin, de Florence, de Gênes, de Tours, des Dép-ts de Vaucluse, de la Roër, de l’Hérault et du Gard, ne sont guère moins satisfaisants.

Au mois d’octobre dernier il ne se trouvoit à Turin que 499 métiers, battans. 11 y en avoit 609 au 1-er janvier. Dans le compte que le Ministre de l’Intérieur a rendu à Voire Majesté, la ville de Florence ne figure que pour 1230 métiers. Dans le courant du Trimestre d’octobre, ce nombre s’est augmente de 56. La situation des fabriques de Gênes et de Tours s’améliore aussi. Il en est de même de celles qui se trouvent dans le Dép. de l’Hérault. Au mois de juillet en n’occupoient que 881 métiers; elles en occupent maintenant 907. L’état de celle d’Avignon est moint satisfaisant. Au mois d’août, elle avoit en activité 1228 métiers. Ce nombre n’est plus, que de 1150. Si l’on remarque ici une diminution, partout ailleurs il y a. amélioration. Au mois de septembre dernier, on ne comptoit à Cologne, à Clèves et à Crevelt que 4337 métiers battans. Il y en a eu 4342 d’occupés pendant le mois de décembre. C’est surtout à Nismes que l’amélioration a été sensible. Votre Majesté a vu dans la note que j’ai eu l’honneur de mettre sous ses yeux le 24 du mois dernier que 135 métier démontés avoient été remis en activité pendant le mois de décembre. Ce qui porte à 955 le nombre de ceux qui ont travaillé et à 2865 le nombre des ouvriers occupés. De ces détails, on doit conclure que l’industrie dont la sove est le principe est dans une situation beaucoup plus satisfaisante qu’elle ne l’a été depuis longtemps. J’aurois désiré de pouvoir en dire autant de celle qui s’exerce sur les cotons, mais si l’état de cette industrie ne s’est pas amélioré, du moins n’a-t-il pas empiré dans les villes de Rouen, de Lille, de Roubaix, de Tarare, d’Amients et de S.-Quentin où elle a principalement lieu. Je ne parlerai point ici des fabriques qui travaillent pour le service des armées de terre et de mer; il est évident que leur activité n’a pu que s’accroitre par suite des commandes que leur ont faites les départements de la guerre et de la marine. Les fabriques de lainages, de toiles et de cuirs continuent à être florissantes, établissant des produits pour la consommation journalière de toutes les classes de la société, elles souffrent ordinairement peu des circonstances politiques. C’est une remarque qu’on, a été porté de faire lors de la dernière crise. Celles de coton et de soye parurent anéanties tandis que les autres ne perdirent que momentanément une partie de leur activité.

Je désire que ces détails remplissent les vues de Votre Majesté.

 

XXI

Нац. арх.

F12 1621a (1813).

Note à Sa Majesté sur la situation de l’industrie et notamment sur celle des principales manufactures de soye, de laine, de coton, de chanvre et lin et sur les résultats de la fabrication de l’indigo-pastel et du sucre de betterave en 1812–1813.

Fabriques de draps, et de toiles de chanvre et de lin .

Sa Majesté avoit déjà remarqué qu’au 1 janvier dernier, nos manufactures dont les travaux avoient été beaucoup ralentis par l’effet de la rise qu’éprouva le commerce en 1811, avoient repris une grande partie de leur activité. Depuis, cet état de choses s’est encore améliorée. Sa Majesté ne lira pas sans intérêt quelques détails sur la situation de nos principales fabriques. Celles de draps jouissent dans ce. moment d’une très-grande prospérité, en général, elles se ressentent peu des contre coups occasionnés par les événements politiques. Il en est de même des manufactures de toiles de chanvre et de lin. Les unes et les autres établissent des produits qui sont si l’on peut s’exprimer ainsi, de première nécessité. Ils se consomment en grande partie dans l’intérieur. La guerre diminue peu l’exportation de ce qui est vendu à l’étranger. Si la mer n’est pas libre alors les transports se font par terre, et c’est ce qui a lieu pour les draperies que nous envoyons dans le Levant. On les expédie ou par l’Allemague ou par les provinces Illyriennes.

Manufactures de soye et de coton .

Les fabriques de coton et d’étoffes de soye, sont sous quelques rapports, dans une position moins favorable que celles de draps et de toiles de chanvre et de lin. Les premières étant obligées de tirer d’outremer une grande partie des matières premières qu’elles mettent en œuvre, la guerre maritime influe plus ou moins sur leur prospérité. Les autres en ne travaillant que pour la classe riche de la société, leur activité est subordonnée aux caprices de la mode et souvent aux événements politiques. Les mesures prises par Sa Majesté les ont soutenues dans des moments difficiles. Il m’est bien agréalbe de pouvoir lui annoncer aujourd’hui que les fabriques de soye de l’ancienne France sont dans l’état plus florissant, suivant MM. les Préfets des départements du Rhône, du Gard et de Vaucluse, les villes de Lyon, de Nismes et d’Avignon n’ont plus de métiers démontés, celle de Lyon en occuperoit même deux cents de plus si elle avoit à sa disposition un nombre suffisant de bras. La fabrique de Florence est la seule dont les travaux aient un peu diminué, ce qu’il faut attribuer à un défaut de commandes de la part des étrangers. Nos manufactures de coton qui avoient été presque anéanties en 1811 se sont entièrement relevées. Si depuis le mois de janvier dernier, quelques unes d’entre elles ont moins fabriqué qu’à cette époque, la généralité a versé beaucoup plus de produits dans le commerce. Celle de Troycs est surtout dans un état très prospère, M. le Préfet de l’Aube m’a écrit qu’elle le seroit bien d’avantage si elle avoit tous les ouvriers qui lui sont nécessaires pour remplir les commandes qui lui ont été adressées. J’ai l’honneur de mettre sous les yeux de Sa Majesté les états comparatifs de la situation des fabriques de draps, de toiles, de soye et de colon aux époques du 1 janvier 1813 et du

1-er août de la même année. La lecture qu’elle en fera fixera de suite ses idées. Sur celles de ces fabriques dont l’activité a augmenté ou diminué.

Fabrication d’un indigo-indigène .

Sa Majesté avoit prescrit, par son décret du 14 janvier dernier des mesures ayant pour but de développer la fabrication de l’indigo, je n’ai rien négligé pour assurer l’exécution de ces mesures, et pour qu’elles produisent les résultats. Les trois indigoteries impériales dont Elle a ordonné la création, à Turin, à Toulouse et à Florence sont en activité. Les élèves qu’elles doivent former y sont déjà rendus ou s’y rendront avant le quinze de ce mois. De nombreuses lettres ont été écrites par moi, pour provoquer l’établissement de fabriques particulières, les ouvrages de MM. Giobert et Puymaurin, sur l’art d’extraire l’indigo du pastel, ont été envoyés dans tous les départements où ils pouvoient être utiles. J’ai fait quelques prêts de 6 à 10.000 pour faciliter la formation de plusieurs indigoteries. Enfin les primes promises par le décret du 14 janvier, ont été réglées de manière à faire naître les demandes de licences de fabrication. Ces demandes n’ont pas été très nombreuses cette année, puisqu’elles n’ont été jusqu’à présent que de 41, mais elles se multiplieront probablement l’année prochaine. J’estime qu’en y comprenant les produits des indigoteries impériales, les établissements en activité en 1813, fabriqueront environ six mille kilogrammes d’indigo. Dans cette quantité ne se trouve point celle qu’en extraira M. Preyre qui cultive l’anil-indigo des colonies sur un terrein dont il est propriétaire dans les environs de Rome. Ses plantes offrant une très belle végétation, on doit croire qu’il en retirera 500 kilogrammes. Ce qui portera à 6500 kilog. la totalité de l’indigo fabriqué. Cette fabrication est peu considérable à la vérité, mais ce résultat ne doit pas surprendre si l’on réfléchit que l’art d’extraire l’indigo vient seulement d’être fixé et que les particuliers n’ont pas voulu former des établissements de crainte de se constituer dans des dépenses dont ils n’auroient pas été remboursés par une industrie dont les avantages n’étoient point connus d’une manière positive.

Fabrication du sucre de betteraves .

La fabrication du sucre de betteraves n’a pas procuré toute la quantité de sucre qu’on espéroit du nombre d’arpens ensemencés en 1813. Au lieu de trois millions de kilogrammes les semences n’en ont produit qu’environs onze cent cinquante mille. Plusieurs causes ont amené ce résultat. D’abord, la betterave n’a pas été partout bien cultivée. Etant dans beaucoup de départements l’objet d’une culture nouvelle, on n’a mis, dans cette culture, ni les lumières, ni les soins nécessaires pour la faire prospérer, ensuite beaucoup de fabricants ont employé des procédés d’extraction du sucre, déféctueux ou imparfaits. Enfin l’hiver prématuré et la rigueur de la saison ont fait geler beaucoup de betteraves et ont ainsi occasionné le perte d’une quantité assez considérable de racines. Quoique l’attente n’ait pas été complètement remplie on auroit tort de douter des succès de la nouvelles industrie. C’est beaucoup d’avoir obtenu plus de deux millions trois cent mille livres d’une matières qui au prix moyen de 2 fr. 50 c. a créee une valeur de plus de cinq millions deux cent cinquante mille francs, sans compter ce qu’ont rendu les liqueurs et spiritueux extraites des mélasses, des mares et autres résidus de la betterave. Sur les 334 licences de fabrication délivrées en 1812, il n’a été formé que 158 sucreries. Si ces sucreries ont produit une valeur de plus de 5 250 000 fr. il en résulte qu’en calculant les dépenses de leur formation à 40.000 fr. l’une dans l’autre, les frais de premier établissement se trouvent à peu-près remboursés. Un pareil résultat donne la certitude que dans un très petit nombre d’années, nous fabriquerons tout le sucre que nous consommons. On trouvera cette opinion très fondée si l’on considère que le nombre des fabriques est dans une progression croissante d’année en année. En 1813, il n’a été que de 158, il sera en 1814 de 209 qui fabriqueront au moins 3.200.000 kilogrammes (Voir l’apperçu sur la quantité de sucre qu’on obtiendra de 1813 à 1814. № 7). Tous les entrepreneurs ont reconnu la nécessité de cultiver eux-mêmes la betterave, afin d’avoir l’espèce qui produit le plus de sucre. L’année dernière, j’envoyai le sieur Bonmatin dans les départements où il y a le plus de fabriques en le chargeant de répandre la connaissance du procédé d’extraction dont il est l’inventeur. Ses conseils et son expérience ayant été utiles à beaucoup de fabricants, je me propose de nommer un nouveau commissaire, je ne suis pas encore fixé sur l’individu auquel je confierai la mission, je tacherai de faire porter mon choix sur un homme habile et qui ayant travaillé dans une fabrique réunisse la théorie à la pratique.